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Schœlcher, Victor

Person

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Victor Schœlcher
has biography | a une biographie
Abolitionniste français et député de la Martinique (1848-1849 ; 1871-1875) et de la Guadeloupe (1849 ; 1850-1851).

Né le 22 juillet 1804 à Paris, dans une famille de fabricants de porcelaines d’origine alsacienne (Fessenheim), mort le 25 décembre 1893 à Houilles. Homme politique et journaliste, il voyage beaucoup et amasse une collection d’objets hétéroclites. Journaliste, il écrit dans la Revue républicaine, dans la Revue indépendante, ou encore dans La Réforme. Républicain et abolitionniste , il publie en 1840 Abolition de l'esclavage. Examen critique du préjugé contre la couleur des Africains et des sang-mêlés. Sous-secrétaire d'état aux Colonies du gouvernement provisoire de la Deuxième République en 1848,, il signe, à ce titre, le décret du 27 avril 1848 qui abolit l'esclavage dans les colonies. Elu député de la Guadeloupe puis de la Martinique en 1848, il siège à la Constituante puis à la Législative. Opposé au coup d'Etat du 2 décembre 1851, il s'exile en Angleterre. Retourné en France en 1870, il est réélu député de la Martinique et en devient sénateur inamovible en 1875. Il lègue une partie des objets collectés lors de ses voyages à la Guadeloupe le 30 septembre 1883 et le musée éponyme est inauguré à Pointe-à-Pitre en 1887. La Martinique reçoit ses livres qui permettent l’ouverture de la bibliothèque Schoelcher à Fort de France. Il meurt en 1893.
Depuis la Troisième République, la figure de Schoelcher est imposée comme un outil du colonisateur aménageant la vieille colonie : les 32 communes de Guadeloupe ont toutes une rue Schoelcher; c’est le synonyme de toutes les émancipations, par exemple celle des femmes : une société, les « Vraies Filles de Schoelcher » organise manifestations et réunions, possède son journal, La crucifiée, paraissant le dimanche de novembre 1901 à juin 1902, sous-titré : guerre aux iniquités sociales, imprimé à Pointe a Pitre. Elle est surtout mobilisée par le schoelchérisme, courant de pensée glorifiant, à travers la figure de Schoelcher l’œuvre de la République représentée comme généreuse, émancipatrice des esclaves et assimilationniste. Ce courant, porté surtout par la petite bourgeoise de l’ancienne classe des « libres de couleur », gagne les classes populaires après la première guerre mondiale.
En 1949, les cendres de Schoelcher sont transférées au Panthéon en même temps que celles de Félix Eboué, né en Guyane, premier gouverneur noir très populaire de la Guadeloupe de 1936 à 1938.
La critique du schoelchérisme et du ‘culte’ de Victor Schoelcher se développe à la fin des années 1970, avec la publication par le syndicat enseignant de l’étude de Jean Pierre Sainton sur le courant abolitioniste, montrant qu’il n’est pas l’unique origine de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. A partir des années 1980, on observe aux Antilles un changement de paradigme dans la manière d’appréhender la figure de Victor Schoelcher : on considère désormais qu’elle occulte celle des acteurs locaux qui ont, par leurs révoltes, imposé l’abolition sur place. Les villes des Antilles érigent des statues à ces acteurs à partir de la fin des années 1990, figures historiques de la résistance ou figures symboliques de marrons.
La figure de Schoelcher reste aujourd’hui critiquée aux Antilles. En 2022, le musée Schoelcher devient le Musarth. La manière dont il a pu acquérir les œuvres mais surtout la volonté locale de rompre avec ce que l’on peut appeler un ‘culte’ autour du libérateur des esclaves conduisent le département à changer le nom du musée après sa rénovation.
was born | est né
22 July 1804
died in | est mort par
25 December 1893
has nationality | a la nationalité
has type | est de type
is referred to by | est référencé par
Fondation pour la mémoire de l'esclavage
Musarth
Musarth
Médiapart
Danielle Bégot, « Territoires du temps : deux « moments » de l’historiographie des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique), les années 1930 et la décennie 1970-1980 », Outre-mers, t. 100, n°378-379, 2013.
Marie-José Jolivet, « La construction d’une mémoire historique à la Martinique : du schoelcherisme au marronisme », Cahiers d’études africaines, n°107-108, 1987, pp. 287-309.
Silyane Larcher, « Bibliographie sommaire sur la traite et l'esclavage colonial », Cités, vol. 25, no. 1, 2006, pp. 190-191.Nelly Schmidt, « Schoelchérisme et assimilation dans la politique coloniale française : de la théorie à la pratique aux Caraïbes entre 1848 et les années 1880 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 35 N°2, Avril-juin 1988.
Nelly Schmidt, Victor Schoelcher et l’abolition de l’esclavage, Paris, Fayard, 1994.

Ressources liées

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Buste de Victor Schœlcher, Basse-Terre
Mémorial Victor Schœlcher, Vieux-Habitants
Monument à Victor Schœlcher, Le Diamant
Monument Victor Schœlcher, Schœlcher