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1859, inauguration de la statue de l'Impératrice Joséphine, place de la Savane

Event

has description | a une description
La statue est inaugurée en grande pompe lors de trois jours de festivités les 29, 30 et 31 août 1859 à Fort-de-France. L’éclat de cette cérémonie est rehaussé par la présence de nombreux invités de marque, en premier lieu le Gouverneur de la Guadeloupe et des membres de l’administration de cette colonie, mais aussi de nombreux étrangers. En effet, des représentants de plusieurs îles voisines sont présents, en premier lieu le Gouverneur britannique de l’île de Sainte-Lucie (île située au Sud de la Martinique), les Consuls d’Angleterre et du Vénézuela, mais aussi des délégations des îles danoises (Saint-Thomas, Sainte-Croix), de la Barbade et de la Grenade (colonies britanniques). Cette inauguration se double d’une exposition et d’un concours agricole, afin d’afficher les richesses de la Martinique. En effet, le Gouverneur Maussion de Candé affirme que l'événement a attiré de nombreux visiteurs à Fort-de-France, nombre qu’il estime autour de 10 000 personnes supplémentaires, en plus de la population habituelle de la ville.
Enfin, cette inauguration donne lieu à une grande fête populaire, avec feux d’artifices, banquets et bals, à laquelle toutes les catégories de la population semblent avoir pris part, avec des jeux et danses qui se prolongent tard dans la soirée pendant quatre jours.
has type | est de type
took place on or within | a eu lieu le ou dans l'intervalle de temps
29 August 1859
30 August 1859
30 August 1859
had duration | a duré
3 jours
was motivated by | le déplacement a été motivé par
Après le choc de la Révolution de 1848 et de la fin de l'esclavage, les Blancs créoles de la Martinique accueillent très favorablement le coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte et la mise en place du Second Empire. Les premières mesures destinées à ériger une statue en l’honneur de l’impératrice Joséphine sont prises quelques mois à peine après l’instauration du IInd Empire, et moins d’un an après le coup d’Etat. Cette statue remplit un triple objectif : d’abord, elle est investie de l’affirmation symbolique du soutien des blancs créoles au régime et à l’Empereur, qui a permis le maintien de leur domination politique, économique et sociale au sein de la colonie. Ensuite, elle vient rappeler les liens de filiation entre la Martinique et le souverain, lien personnel et familial entre l’Empereur et plusieurs familles blanches, et incarné par Joséphine. Cette statue revêt enfin un véritable enjeu de pouvoir au sein même de la colonie, car elle reflète la réaffirmation du pouvoir local des blancs créoles, et vient conforter leur hégémonie politique presque sans partage dans les affaires de la colonie après la brève déstabilisation de la période républicaine. La statue marque ainsi la reconnaissance et le soulagement de l’élite blanche créole face au “retour à l’ordre” et la restauration de leur domination grâce à l’avènement du Second Empire.
Dès 1852, les conseils municipaux de Saint-Pierre et de Fort-de-France, les deux principales villes de Martinique, votent la levée d’une somme supplémentaire vouée à financer la construction d’un monument à Joséphine. Par la suite, un impôt supplémentaire est voté dans l’ensemble des communes de l’île. Le montage financier est finalisé à la fin de l’année 1854. Des commissions sont mises en place à Fort-de-France et à Paris pour organiser la construction.