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Contenus
took place at est exactement
Place Vauban
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1987, Graffitis sur le monument à Gallieni à Paris La date exacte du vandalisme et le contenu des graffitis n'ont pas été conservés, cet événement est connu grâce à une lettre d'Edouard Frédéric-Dupont, maire du 7e arrondissement de Paris (où se trouve le monument à Gallieni) au chef des Affaires Culturelles de la Mairie de Paris, en charge du bureau des monuments. Extrait de sa lettre : « Plusieurs personnes m’ont signalé que le socle du monument du Maréchal Gallieni installé place Vauban était recouvert de graffiti dont des inscriptions assez choquantes » Dans sa lettre, Frédéric-Dupont demande à la ville de nettoyer le monument le plus rapidement possible. (source DACVP-COARC, Archives, Gallieni 2)
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1987, Jet de peinture sur le monument à Gallieni à Paris On connaît cette contestation grâce à une lettre d'Edouard Frédéric-Dupont, maire du 7e arrondissement (où se trouve le monument), écrite au chef des affaires culturelles de la ville de Paris, en charge du bureau des monuments. Dans sa lettre, Frédéric-Dupont relate que les statues de Gallieni et Fayolle (lui aussi sur la place Vauban), « ont été badigeonnées de peinture. Au moment où tant de touristes vont venir à Paris, il serait indispensable que vous puissiez faire gratter ces inscriptions d’urgence. » Cette note suggère donc des jets de peinture et des inscriptions, qui malheureusement n'ont pas été enregistrées dans le dossier. (source DACVP-COARC, Archives, Gallieni 2)
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1987, Nettoyage des graffitis sur le monument à Gallieni à Paris La Ville de Paris commissionne l'entreprise Harmonie-Décoration pour retirer les graffitis sur le monument à Gallieni. Le nettoyage se passe le 24 avril et 5 mai 1987. (source DACVP-COARC, Archives, Gallieni 2)
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2020, Graffiti anticolonialistes sur le monument à Gallieni à Paris Suite au meutre de George Floyd par un officier de police aux Etats-Unis, des manifestations antiracistes inspirées du mouvement Black Lives Matter se multiplient en France au printemps 2020. Le 16 juin, le monument à Gallieni est graffité à la peinture aérosol bleue avec le message "Déboulonnons le récit officiel" sur la face du socle, "Dans un musée", et "Etat responsable" sur les autres faces du socle. A côté du graffiti du devant, une autre main a écrit "89 000 † à Madagascar, ni oubli ni pardon".
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2020, Manifestation anticoloniale contre le monument à Gallieni à Paris Le 18 juin, seulement deux jours après les graffiti, des militants antiracistes grimpent sur le monument à Gallieni et couvrent sa statue d'un voile noir. La police a arrêté ceux qui avaient grimpé sur le monument, mas il n'est pas certain que la ville ait porté plainte pour dégradation de bien public. L'ancien joueur de football et militant positionné à gauche Vikash Dhorasoo était présent et a répondu aux questions d'un journaliste de Russia Today, cette interview a ensuite été postée sur Twitter (voir références). Voici le contenu de cette interview: "On s'est dit après l'allocution de Macron qui avait un peu clos le débat, voilà c'est comme ça on déboulonne pas, on discute pas des noms de rue, des noms de stations de métro, et surtout on soutient les forces de police, on dit deux-trois petits mots sur le racisme... Alors voilà, nous on pense qu'il y a un vrai problème, qu'il y a des vrais combats qui se mènent, alors que le maire de Londres a déboulonné une statue, à Bristol ils ont fait la même chose, et nous on peut pas en discuter. Donc on voulait remettre le débat très vite sur la table. On doit, dans une démocratie, pouvoir en discuter : qu'est-ce qu'on met dans l'espace public ? C'est une question de justice, vraiment. Et puis aussi interpeller la maire Anne Hidalgo parce qu'elle est en campagne en ce moment, alors j'ai l'impression qu'elle est plus à inaugurer des pistes cyclables et des jardins partagés qu'à s'intéresser à ce qui se passe dans sa ville, notamment sur les violences policières. Pourquoi, pourquoi on s'attache à ces symboles du colonialisme, de l'esclavagisme ? C'est quelqu'un qui a tué 700 000 personnes je crois à Madagascar, pourquoi on peut pas en discuter, pourquoi on pourrait pas les mettre ailleurs, et puis raconter une autre histoire ? Parce que ça c'est une histoire des vainqueurs qu'on raconte à chaque fois. Moi je pense qu'on pourrait raconter autrement." Sous cette vidéo, les réactions sur Twitter sont majoritairement hostiles, entre justifications de l'empire français : "Encore un génocide totalement bidon que l'on met sur le dos des occidentaux. Gallieni a réprimé, éxécuté des caciques hostiles à la France mais développé les écoles, les hôpitaux, le chemin de fer sur l'île. Comme si le peuple de cette ile était plus heureux avant, et après!" ; injonctions à quitter la France : "Ces donneurs de leçons nous font chier, ça les empêche de vivre ces statues. La France a des traditions et valeurs ainsi qu une histoire. Allez voir ailleurs si le monde est meilleur." ; et inversions de situation coloniale inspirées par les théories du Grand Remplacement : "Les colons demandent à ce que les statues des français soient détruites pour être remplacées par celles de non français".
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2020, Contenus critiques sur les réseaux sociaux à propos du monument à Gallieni à Paris Suite au meurtre de George Floyd par un policier aux Etats-Unis, des manifestations antiracistes inspirées du mouvement Black Lives Matter se multiplient en France au printemps 2020. Le 10 juin, le créateur de la chaîne Histoires Crêpues, présente sur Instagram, YouTube et Twitter, poste une vidéo d'environ 4 minutes tournée devant le monument à Gallieni à Paris. Cette vidéo est ensuite repostée dans les jours suivants sous plusieurs formats sur les autres canaux de la chaîne. Dans cette vidéo, le créateur mentionne que le 7 juin, des manifestants antifascistes ont fait tomber la statue d'Edward Colston à Bristol, et souligne que la France possède elle aussi de nombreux hommages publics à des esclavagistes et des colonisateurs. Il rappelle la carrière coloniale de Gallieni, son invasion au Soudan, son passage au Tonkin (Vietnam), et sa mission de répression et d'administration à Madagascar. Dans cette vidéo, le créateur fait référence aux écrits de Gallieni sur ses méthodes d'administration coloniale, dont ce qu'il appelle "la politique des races". Il s'agit d'une stratégie d'occupation militaire où la France monte les différentes ethnies de Madagascar (ses "races") les unes contre les autres pour affaiblir et éliminer les groupes ethniques qui étaient les plus opposés à la domination coloniale. Le créateur de la vidéo affirme que Gallieni s'appuie alors sur les théories racistes de Gobineau sur l'inégalité des races. Certes, l'entreprise coloniale française opère à partir d'une idée erronée supériorité des Français sur les peuples colonisés. Cependant, la "politique des races" telle que définie par Gallieni est plus insidieuse qu'une hiérarchie caricaturale, puisqu'elle nécessitait l'étude et la connaissance approfondie des spécificités culturelles de chaque ethnie et de leurs propres rapports de force à manipuler au profit des Français. Le créateur de la vidéo demande pourquoi Gallieni prend une telle place dans l'espace public français, citant sa station de métro à Paris et l'avenue Gallieni qui traverse l'esplanade des Invalides dans le 7e arrondissement (l'ancien emplacement de son monument entre 1926 et 1937). Le créateur déplore que cette avenue soit "consacrée au héros colonial concepteur de la politique des races. C'est à peine croyable, comment peut-on espérer lutter contre lutter contre le racisme en France quand personne ne connaît cette histoire ?" Le créateur fait ensuite le tour du monument, en décrivant ses différentes parties, indiquant le côté "cliché" des représentations des allégories du piédestal liées à la carrière coloniale de Gallieni, et soulignant que la femme représentant l'Afrique est la seule qui est à moitié nue. Il note aussi que le monument a été commandé par la Ligue Maritime et Coloniale Française, en lisant l'inscription sur le piédestal. "Ce sont ces quatre personnages qui représentent les peuples qui ont été colonisés par Gallieni et qui le portent. Franchement, c'est extrême. Franchement, je sais pas, en tant qu'afrodescendant, tu te balades dans la rue, et tu vois ce genre de monuments en l'honneur d'un héros colonial, ça fait mal en fait, c'est... franchement, je sais même pas quoi dire." Il conclut sa vidéo avec une séquence de questions : "Est-ce que nous avons vraiment besoin de tous ces hommages coloniaux ? Ne seraient-ils pas mieux dans des musées qui pourraient clairement nous expliquer cette histoire ? Je m'adresse directement à la mairie du 7e arrondissement de Paris, au Ministère de la Culture, et à Emmanuel Macron, président de la République française. Je demande : quel est le message que vous voulez nous faire passer en conservant ces hommages coloniaux sans nous donner aucun contexte historique pour mieux les comprendre ? On veut des réponses. Je crois que continuer à creuser notre histoire coloniale c'est un bon moyen de lutter contre le racisme tel qu'il existe aujourd'hui dans notre pays la France. Un racisme directement lié à notre histoire coloniale et notre passé esclavagiste français." Le jours qui suivent, les commentaires et les partages de cette vidéo signalent un débat et une conversation assez active, que ce soit en faveur du créateur ou à son encontre.
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2021, Performance artistique par Deborah de Robertis sur le monument à Gallieni à Paris 26 septembre 2021, performance de Deborah de Robertis, artiste féministe, sur le monument à Gallieni. Six Mariannes nues vêtues de bonnets phrygiens sont installées sur le monument, de la peinture rouge déversée entre leurs jambes, représentant du sang sang s’écoulant de leur vagin. Sur Twitter, l'artiste décrit sa démarche : « La statue a un sexe : c’est un sexe d’homme. Le colon est un homme, le tyran est un homme, le dictateur est un homme. Ce qu’ils ont en commun est une bite : la colonisation est un viol. Caméras au front, les corps - sortant de leur statut d’objet, deviennent sujets. Les femmes violent le Pouvoir, et non l’inverse. Les Mariannes nous regardent, en femmes fontaines, éjaculent à la face du colon, jouissant de violer le pouvoir. Le renversement par l'art opère à la suite de siècles de silence, il est le résultat d’une recherche et d’une pensée conceptuelle. Le renversement n’est pas un accident de l’Histoire mais un accouchement, dans la douleur et dans le sang." La ville de Paris porte plainte pour dégradation de bien public.
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2021, Canular artistique d'Ivan Argote sur le monument à Gallieni à Paris Le 19 avril 2021, l'artiste plasticien Ivan Argote publie une vidéo montrait une équipe soulevant la statue de Gallieni grâce à une grue (voir références). La revue Regards publie un extrait en annonçant que la ville de Paris fait retirer la statue, mais il s'agissait seulement d'une performance artistique rendue réaliste grâce à des effets spéciaux. Le but artistique était d'imaginer de nouveaux futurs pour le paysage parisien et pour le monument. Après la publication par Regards sur les réseaux sociaux, un vent de panique s'est levé, avec des officiels de la ville de Paris se précipitant sur place pour constater que rien n'avait changé et que le monument était toujours intact. La Ville poste une photo sur Twitter en demandant à Regards d'arrêter de propager des "fake news". Cet événement déclenche de nouveaux débats sur les réseaux sociaux, presque un an après la vague de contestations contre le monument.
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2021, Nettoyage par l'Action Française du monument à Gallieni Le 3 octobre, l’Action Française Paris, un groupe royaliste de droite radicale, poste une vidéo sur Twitter de leurs membres nettoyant la statue avec des brosses et des bouteilles d’eau. Cette méthode ne suit pas les recommandations des conservateurs d’œuvres d'art et peut endommager le monument. La légende de cette vidéo explique : "L’@actionfrancaise était une fois de plus présente pour préserver l’Héritage en nettoyant la statue du Maréchal Gallieni, souillée récemment. Face à la négation de notre patrimoine par quelques esprits confus en mal de reconnaissance : français, rejoins nos rangs !" Dans la vidéo, les militants développent : "En réaction face à la souillure de ce monument, érigé en l'honneur du Maréchal Gallieni, sauveur de Paris en 1914 face à l'avancée allemande, l'Action Française a pris les devants et, contrairement à la mairie, a nettoyé ce monument à la gloire de la France et de ses héritages." Il s'agit pour les militants de la droite radicale de se positionner en défenseurs des statues face aux pouvoirs publics, alors que leurs méthodes de défense sont néfastes à la conservation des monuments qu'ils prétendent préserver. Ces nettoyages agressifs constituent une autre forme de "dégradation de bien public".
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2023, Graffiti et nettoyage du monument à Gallieni à Paris 21 mars, dans le contexte de plusieurs mois de manifestations contre la réforme des retraites, intervention du Groupe Cherki sur demande de la COARC et Mairie de Paris pour restaurer statue de Gallieni. Il s'agit de nettoyer le socle graffité sur ses quatre faces à la peinture bleue, bombe peinture noire, encre noire. « CRS SS », « MACRON ET DAR/MANIN ONT LA MEME VISION / DU CONSENTEMENT » ; Trait de bombe sur le texte du socle « j’ai reçu le mandat »; « MACRON / ABB », « Mort à l’Etat » ; « /!\ STATUE RACISTE ↑ », « METTONS MACRON / AU CHOMAGE », « CA DEPASSE / LES BORNE », « NON / A L’ETAT » (source DACVP-COARC, Dossier Gallieni 2)