How to cite this page Comment citer cette page

Statue de Christophe Colomb, Guadeloupe

Marie-Christine Touchelay

Le personnage et le lieu

Christophe Colomb préfigure la colonisation de la Guadeloupe et la disparition des amérindiens tainos et des peuples autochtones, sa statue est donc coloniale. Cependant, en 1912, le projet est initié par deux habitants de Goyave,  Tranquille Priam et René Séné, liés à des familles locales influentes et animés par l’idée de commémorer l’entrée de la Guadeloupe dans la civilisation dont la première étape a été le débarquement de 1493. Installer la statue et aménager un mémorial de ce débarquement sur le lieu même où celui-ci se serait déroulé semblent alors important.

Leur initiative est présentée en Une de L’Avenir du 29 août 1912 . Son directeur, Horace Descamps, dit avoir reçu leur visite, sollicitant l’insertion d’une « note » dans laquelle ils exposent leur projet. Ce « Journal de la Guadeloupe » se disant « absolument indépendant », croit bon de souligner, dans des réflexions propres à appuyer l’idée d’élever « une statue ou un buste » à Christophe Colomb, que « la pensée de nos concitoyens, est tout à fait désintéressée », que « leur proposition n’a rien de politique. ». Dès 1916 cependant, l’idée même d’une statue est critiquée par Adolphe Lara, directeur du Nouvelliste qui estime que « la meilleure façon d’honorer la mémoire de Christophe Colomb, c’est de travailler à faire de la Guadeloupe un pays jouissant des bienfaits de la civilisation à laquelle elle fut appelée il y a déjà 423 ans révolus ».

La souscription ouverte est diffusée dans les écoles et auprès des ouvriers agricoles comme des nantis, avec un certain succès, mais la somme recueillie reste insuffisante pour couvrir les frais envisagés.

L’emplacement dans la commune de Capesterre-Belle-Eau, section de Sainte-Marie, est important car le territoire y est quadrillé par l’activité sucrière de l’usine Marquisat appartenant à la société anonyme des Sucreries coloniales. Sainte-Marie est le port d’embarquement des sucres vers Pointe-à-Pitre. La présence de cette statue ‘coloniale’ interroge encore davantage dans cet épicentre des luttes sociales devenant « Capesterre-la-vaillante » dans la presse locale des années 1950.  En 1913, le site est donné par la famille Longueteau dont la richesse repose sur l’exploitation de la canne à sucre.

Préparation et mise en œuvre du projet

Le passage en Guadeloupe de Théodore Roosevelt le 20 février 1916, au cours duquel il aurait demandé au gouverneur Emile Merwart de visiter le lieu précis du débarquement de Christophe Colomb, ravive l’idée d’une statue marquant l’endroit présumé. En 1916, le projet est relancé et le comité de suivi créé par le gouverneur Emile Merwart complète la souscription et contacte, par le biais du représentant consulaire, un sculpteur de Gênes pour réaliser le buste. Le mémorial répond aussi à la volonté de développement touristique de la Guadeloupe qui est la marotte d’Emile Merwart.  Il figure dans un des premiers guides de découverte de la Guadeloupe, publié dans les années 1930 par le fondateur du Club des Montagnards, Camille Thionville : « Au cours de sa tournée, le touriste s’inclinera devant la statue de Christophe Colomb ».

Caractéristiques artistiques

Le buste est en marbre commandée à un sculpteur de Gênes : Umberto Bacci.

Il est placé en haut d’une haute colonne, regardant vers l’intérieur du territoire, dos à la mer. En bas, gravés sous la colonne et le piédestal qui supportent le buste, sur une plaque de marbre on peut lire :

« A la mémoire de CHRISTOPHE COLOMB
Qui, le lundi 4 novembre 1493
Découvrit et dénomma la GUADELOUPE.
Ce buste fut érigé par souscription
En novembre 1916
Sur l’initiative de T.Priam et R.Sené
Et sous les auspices
Du gouverneur E. Merwart
Sculpteur Architecte
U.Bacci de Carrae U.Bacci de Carrare »

u dos, le sonnet signé par le gouverneur, gravé sur une autre plaque de marbre :
« Qu’un marbre façonné dans ton pays natal
O Colomb, découvreur et parrain de ces îles
Rappelle en t’évoquant sous l’azur des Antilles
Quelle gloire à ton nom servit de piédestal.

Qu’il redise le soir où vint ton escadrille
Où l’archer caraïbe aperçut, O Génois,
Les nefs que tu menais des rives de Castille
Jusuq’aux confins des mers pour y porter la croix.

Et qu’il dise comment, en ce soir de novembre,
Sous les yeux du sauvage au teint de cuivre et d’ambre
Hors du creux d’un rocher glissant son torse nu

Tandis que jaillissaient du bord de la chaloupe
L’éclair et le fracas d’un tonnerre inconnu
Ici Karoukéra devint la Guadeloupe !
E.M (initiales d’Emile Merwart).

Une inauguration opportune en 1916

Le lundi 6 novembre 1916 se déroule l’inauguration du buste et de son socle, puis de l’espace aménagé, pour, d’après la presse, marquer le lieu présumé de son débarquement quatre-cent-vingt-trois ans plus tôt et « perpétuer le souvenir de la découverte de la Guadeloupe ». Le Journal officiel de la Guadeloupe qui annonce le programme des festivités le 10 août 1916 explique que la cérémonie viendra clôturer les trois « journées guadeloupéennes d’union sacrée » organisées à Basse-Terre et Trois-Rivières, Pointe-à-Pitre puis Capesterre. Le produit financier de ces fêtes est destiné « à venir en aide tant aux militaires rapatriés, qu’aux familles des soldats morts au cours de la campagne ». Le Journal officiel de la Guadeloupe compte donc qu’elles seront « célébrées avec patriotisme par le peuple guadeloupéen […] tout le monde étant d’accord pour honorer la glorieuse mémoire de Christophe Colomb ».

Au milieu de la Première Guerre mondiale, l’inauguration est opportune pour rappeler et, au besoin, raviver, l’enthousiasme populaire de la participation au conflit mondial. Avec succès selon Daniel-Edouard Marie-Sainte qui a publié un article très précis sur l’histoire de la statue. Comparant les fêtes de 1916 aux inaugurations des bustes de Victor Schoelcher en 1913, il note : « on a sans doute du mal aujourd’hui, à saisir et à interpréter avec justesse, l’élan fédérateur inédit du 6 novembre 1916, incomparablement plus large et plus puissant que celui qui rassembla le pays en des formes autrement cérémonieuses et protocolaires, à Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, en juillet 1913 ».

L’abandon 

Après son inauguration, le lieu est très mal entretenu. Camille Thionville remarque dans La Guadeloupe touristique : « Il ne suffit pas d’élever une statue dans la brousse en l’honneur d’un héros quelconque, il faut que la propreté autour de cette statue soit entretenue en tout temps, et qu’elle laisse au visiteur qui passe à l’improviste, l’impression que le Gouvernement local a le souci d’honorer son héros et de ne jamais le laisser ensevelir dans les herbes ».

Les monuments aux morts à partir des années 1920 donnent une autre signification aux statues qui ont aménagé l’espace public avant le Premier conflit mondial. Il s’agit de se souvenir de ceux qui ont payé l’impôt du sang, ils deviennent, en groupes, des Grands hommes succédant à tous ceux qui venaient d’ailleurs. Sans expliquer totalement l’abandon dans lequel se trouve alors la statue de Christophe Colomb et la place qui l’abrite, cela permet de le comprendre davantage.

Après la départementalisation , le maire communiste de Capesterre-Belle-Eau, Paul Lacavé, partisan de l’autonomie, s’interroge sur l’entretien du square sans remettre en cause la place de la statue. Il s’agit de savoir simplement si la responsabilité repose sur la commune ou le département. Depuis 1945, la France a rejoint la Conférence caraïbe, organisation consultative régionale créée en 1942 par le Royaume Uni et les Etats-Unis et source de multiples financements pour favoriser le développement économique et social des territoires antillais dépendants. En 1948, la réunion annuelle se déroule en Guadeloupe qui doit, pour l’occasion, être une vitrine de la France puisqu’elle va accueillir les délégations. De conséquents budgets sont consacrés au développement des logements et des routes et, accessoirement, des monuments, laissés pour compte précédemment. Il devient possible d’obtenir dans ce cadre des subventions pour embellir la Guadeloupe et en faire ainsi une vitrine française. Le 15 mars 1949, dans sa discussion budgétaire annuelle, le Conseil général de Guadeloupe aborde la question de l’« Entretien des monuments historiques appartenant au Département ». Après un échange de vues sur le square de Sainte-Marie, entre Paul Lacavé et le préfet Gilbert Philipson, le square de Sainte-Marie avec la statue sont alors officiellement affectés à la commune.
En 1984, dans le cadre d’un aménagement touristique, le square de Sainte-Marie reçoit deux ancres monumentales trouvées dans la rade de Pointe-à-Pitre. Elles ne datent pas du XVe siècle, mais elles sont censées symboliser le navire de Colomb.

1993, célébrations du Ve centenaire de l’arrivée de Christophe Colomb, le réveil du monument ?

Comme le rappellent Philippe Colon et Lissell Quiroz, « le quincentenaire de la ‘découverte’ de l’Amérique…Fastueuses commémorations officielles, soutenues par un intense lobbying du gouvernement socialiste espagnol pompeusement baptisées ‘Rencontre de deux mondes’ » a suscité de nombreuses contre-célébrations. C’est le cas en Martinique : du 9 au 11 décembre 1993, Colomb est jugé et condamné pour crime contre l’humanité et génocide, après trois jours de procès organisé par le cercle Frantz Fanon et l’avocat Marcel Manville au théâtre municipal de Fort-de-France, transformé en tribunal.

En Guadeloupe, les manifestations organisées autour de la statue sont l’occasion de remettre en question l’emplacement exact du lieu de débarquement de Colomb, mais elles suscitent peu de polémiques sur le fait de célébrer le personnage lui-même, du moins en apparence. L’historien Lucien Abénon affirme ainsi en 1993 : « C’est à Sainte Marie que Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, aurait débarqué le 4 novembre 1493 ». Dans le guide plusieurs fois réédité sur Le patrimoine des communes de la Guadeloupe, la présentation du monument Christophe Colomb précise que le 4 novembre 1493 il aborde à Sainte-Marie, traditionnellement reconnu comme le lieu de débarquement des Européens, mais signale qu’« une polémique à ce sujet oppose les historiens ». Cette discussion continue à intéresser aujourd’hui, au-delà des réseaux académiques.

La célébration de la rencontre entre deux mondes est l’occasion d’un colloque scientifique les 5 et 6 novembre 1993 à Pointe-à-Pitre, à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres. Son titre : « Choc des Deux Mondes, hier et aujourd’hui » donne le ton. La première journée est consacrée au thème : « de la découverte à l’auto-découverte ». Le collectif organisateur, dirigé par les professeurs Alain Yacou  et Jacques-Adélaïde Merlande oriente les manifestations vers la reconnaissance des peuples autochtones. : « On tentera d’approcher le passé, c’est-à-dire l’irruption de l’Europe, ou plus exactement de l’Occident Européen dans le monde amérindien , de la découverte à l’occupation française un siècle plus tard. Rien de plus légitime, puisque dans les mouvements amérindiens actuels de résistance, se dessine la volonté de savoir ce qui s’est passé jadis » précise France-Antilles. C’est, pour les organisateurs et France Antilles qui s’en fait l’écho, une étape décisive : « après trois siècles d’aliénation au sens « Fanonien » du terme, un siècle ou presque de négritude revendiquée, voici venu le temps de la reconnaissance du leg amérindien dans nos cultures créoles ».

Au-delà des échanges, il s’agit de marquer physiquement la trace de l’hommage aux amérindiens et de créer un lieu de mémoire.  La journée de commémoration du 4 novembre se termine à Capesterre-Belle-Eau par la pose symbolique de la première pierre d’une « Maison Musée de la Découverte » située à Sainte-Marie de la Capesterre, qualifiée par le journaliste qui présente ce programme dans France Antilles, René Casimir-Jeanon de « pur produit de la collaboration de la municipalité de Capesterre Belle-Eau et de l’université des Antilles et de la Guyane, avec l’assentiment du Conseil général ».

Le 4 novembre, le chef des Caraïbes de la Dominique, Irvinge Auguste, invité pour l’occasion, est photographié devant une roche gravée du parc archéologique de Trois-Rivières . La photo est publiée en Une de Frances-Antilles le 5 novembre sous le titre : « Hommage aux peuples amérindiens ».

Le 6 novembre, une conférence intitulée : « de l’ethnocide à la renaissance : être indien en 1993 dans la Caraïbe et les Amériques » est proposée au public par sept représentants des peuples autochtones.

Le même quotidien daté du 6 novembre 1993 indique que ces manifestations attirent peu le public : « très peu de personne sont venues commémorer l’évènement ». Le récit de la « promenade dans les lieux hautement symboliques de la commune » rappelle la réalité contemporaine : « le site de la rivière du Carbet pas très loin d’une décharge odorante » ajoutée à « une véritable désorganisation de cette première journée » qui peut faire supposer que l’implication des élus, tous très en retard, tient davantage de l’effet d’annonce que d’une véritable intention de célébration. Aucune réalisation ne survit aux célébrations.

Dans un article non signé et avec des fautes d’orthographe un acte de vandalisme est rapporté : : « Fait marquant : dans la nuit de mercredi à jeudi, des vandales ont profané la statut [sic] de Colomb placée au milieu de la place de Sainte-Marie. La statut [sic] repeinte la veille a été souillée par de grosses fumées noires dégagées par des pneus disposés sur le buste de pierre de Christophe Colomb et au pied du monument. Jeudi matin, alors que quelques invités attendaient le cortège des officiels, les services municipaux capesterriens se hâtaient à redonner l’éclat du propre à la statut [sic] ». L’empressement de la mairie à nettoyer le monument et le récit du vandalisme comme s’il s’agissait d’une simple anecdote laissent à penser que ce n’est pas la première attaque qu’il subit.

La pose symbolique de la Maison Musée de la Découverte n’est pas évoquée. Le journaliste rapporte que « la population de Sainte-Marie a aidé à la pose de la première pierre de la maison Christophe Colomb dont on ignore encore quand les premiers coups de pioche seront donnés ». La photo d’un employé municipal debout à côté de la stèle qui supporte le buste de Colomb et qui est en train de la repeindre est proposée comme illustration avec la légende : « On repeint rapidement le buste de Colomb souillé dans la nuit ».

Le public est, d’après le même journal, beaucoup plus nombreux à Sainte-Marie le dimanche des festivités. Mais la fin de l’article évoque « les bombes lacrymogènes » qui ont terminé « notre belle fête de Sainte-Marie en queue de poisson » sans autres précisions mais avec une morale « la route qui conduit à la responsabilité est encore longue ».

En 2020, la mairie propose de nouveau d’ériger un monument au « Caraïbe inconnu » sur le site de Sainte-Marie, celui du cinquième centenaire ayant rapidement disparu. Cette proposition est rejetée fin octobre 2020 par la Confédération Unie du Peuple Taïno de la Guadeloupe qui est une section de l’United Confederation of Taino People. Tout en saluant le « projet mémoriel » de la mairie, elle demande qu’il soit revu « car il ne fait que conforter une histoire escamotée » : « Le buste de Christophe Colomb doit être déplacé ! Il pourrait être transféré vers un musée (Mémorial Act par exemple) avec un panneau pédagogique pour expliquer qui est cet homme et ce qu’il a fait. On en peut décemment le maintenir là-même où il n’a jamais débarqué, et surtout là-même où les ‘colons’ qui l’ont suivi deux siècles plus tard, ont perpétré un odieux massacre sur le peuple Kalina ». Elle rejette également la désignation « Caraïbe inconnu » comme une « hérésie historique » en rappelant l’origine péjorative (homme à tête de chien en espagnol) du terme. Elle transmet en outre à la mairie une lettre de l’United Confederation of Taino People appelant également « à la suppression du monument Colombus à Sainte-Marie de Capesterre-Belle-Eau en Guadeloupe », « les Taino et d’autres peuples autochtones considèr[ant] comme des symboles du génocide, de l’intolérance religieuse, de la violence de genre, du racisme, de l’esclavage, du colonialisme et de la suprématie blanche ce monument ». Ces documents ont été transmis aimablement par Christian Nirelep, membre de la Société d’Histoire de la Guadeloupe et blogger.

Rien n’est fait jusqu’à aujourd’hui.

Historique des contestations

Datant de 1994, la photographie du de la statue publiéesur le site https://anosgrandshommes.musee-orsay.fr/ est une bonne illustration du retour immédiat après 1993 à son quasi abandon.

Le socle a été peint en rouge au moins une fois depuis 1993, des témoins s’en souviennent sans autre détail.

Enfin en 2024, le buste porte de façon évidente les stigmates d’une mutilation, le bas du visage est détruit au burin et la couleur blanche du marbre apparait brune autour. En 2019, le photographe Grégory Halphen dans son exposition ‘soleil cou coupé’ sur la Guadeloupe à la fondation Henry-Cartier Bresson du 8/09 au 18/10/2020, présente le buste déjà vandalisé. Aucune revendication n’est faite à ma connaissance et le buste reste en place. Les personnes interviewées à ce propos n’ont pas remarqué les mutilations mais n’en sont pas étonnées. Comparer la photo d’Halphen avec celle de 2015 (notice mémoire du ministère de la culture) permet très approximativement de dater la mutilation entre 2015 et 2019.

Christophe Colomb en Guadeloupe, de l’indifférence à l’invisibilisation d’une statue coloniale ?

Tous les automobilistes locaux connaissent le radar de Sainte-Marie et les embouteillages quotidiens que l’unique route occasionne dans cette traversée de section de Capesterre, cependant l’existence du buste de Christophe Colomb semble ignorée de la plupart. Que signifie cette apparente indifférence et l’absence de réaction des autorités face aux actes de vandalisme subies par une statue dans l’espace public ?
Hypothèses : Dans ce territoire colonisé puis assimilé à sa métropole sans acquérir son indépendance, les stigmates de la période coloniale n’ont pas toutes disparu et les combattre dans la vie quotidienne relativise l’importance d’attaque de statues qui la rappelle. En 1983, le buste de Christophe Colomb n’est pas vandalisé par l’ARC (Alliance Révolutionnaire Caraïbe) en Guadeloupe, alors qu’elle s’attaque au monument Marchand à Paris.

Aujourd’hui, cicatrices visibles de la violence coloniale, les statues coloniales en Guadeloupe sont aussi les seules traces du passé commun d’une communauté qui vit encore ensemble. L’invisibilisation (volontaire et protectrice ?) du buste de Christophe Colomb montre la différence entre une contestation de statue coloniale dans un espace aménagé par le colonisateur, et une contestation de statue coloniale dans le territoire qui a été colonisateur,comme la France.

Sources
Archives départementales de la Guadeloupe.

Bibliographie
Patrimoine de la Guadeloupe, Le François, fondation Clément, Paris, éditions Hervé Chopin ,2017.
Le patrimoine des communes de la Guadeloupe. Charenton-le Pont Flohic Editions. 1998
ABENON Lucien, Histoire des communes Antilles Guyane, Editions Georges Naef, octobre 1993
COLIN Philippe, QUIROZ Lissell, Pensées décoloniales, une introduction aux théories critiques d’Amérique latine, Paris, éditions La Découverte, 2023
DELACROIX Christian, ZANCARINI-FOURNEL Michelle, 1945-2020, la France du temps présent, l’histoire mutique des Antilles et les usages du passé, p775-784, Paris, Gallimard, 2022
DUMONT Jacques, L’amère patrie, histoire des Antilles françaises au XXe siècle, Paris, éditions Fayard, 2010
HALPERN Gregory, Soleil cou coupé, édition Aperture, septembre, 2020
VIALA Fabienne, « Commémorer Christophe Colomb à Puerto Rico, Cuba et en République dominicaine : anamnèse et insularités mémorielles », Diogène, 2014/2-3 (n° 246-247), p. 99-113.
YACOU Alain, Christophe Colomb et la découverte de la Guadeloupe, Toulouse, 1992, presses de l’IEP, diffusion éditions caribéennes